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Rencontres à l’encre fraîche

 

Rencontres à l’encre fraîche

 

« Le compositeur Sergio Ortega partageait avec son ami poète Pablo Neruda, une conception de l’artiste révolutionnaire qui se doit d’être, dans certaines circonstances, « un barde d’utilité publique ».

Ces rencontres à l’encre fraîche puisent leurs racines à partir des nombreuses graines plantées par le compositeur au Chili mais aussi à Argenteuil, Pantin et Aubervilliers, pour les voir éclore en Provence et nourrir leurs fruits aux sucs de la Méditerranée. »

                                                                                   Marianne Suner.

 

 

De quoi s’agit-il?

 

Tous les chœurs amateurs non spécialisés dans un style musical ont à leur répertoire quelques pièces de la Renaissance. Très peu traversent le répertoire contemporain, exception faite de la musique populaire, type chanson. Cette constatation a entraîné une réflexion musicale analysant à la fois les principes d’écriture communs aux chants de la Renaissance et les facteurs pouvant représenter un frein à l’appropriation du répertoire contemporain par les chœurs amateurs. Les conclusions de cette analyse nous ont permis d’imaginer la constitution d’un cahier des charges servant de base à des commandes aux compositeurs d’aujourd’hui pour des œuvres parfaitement adaptées aux chœurs amateurs de notre pays.

Les rencontres à l’encre fraîche ont pour ambition la création d’un pôle de création, de partage et de diffusion d’un nouveau répertoire vocal « renaissance du XXIe siècle « populaire et contemporain.

 

Deux répertoires, Deux constats :

 

Le répertoire vocal de la Renaissance :

 

La chanson parisienne et le madrigal : une mine d’or pour tous les chœurs amateurs. Les pièces sont généralement courtes, extrêmement variées, passant du rire aux larmes avec grande facilité, au fil des poèmes choisis, flirtant très souvent aux frontières du domaine réservé de la musique savante, utilisant une composition s’appuyant avec force sur la prosodie du texte, un chant le plus souvent syllabique et très expressif, permettant une meilleure compréhension du poème. Les thèmes récurrents se déclinent en trois catégories : les chansons d’amour légères et frivoles des franco-flamands et les chants à danser venant en contrepoint des chants langoureux des madrigalistes italiens. Les exemples musicaux illustrant ce propos sont nombreux, parmi les plus répandus, citons « Belle qui tiens ma vie » de Thoinot Arbeau et « Il est bel et bon » de Pierre Passereau. Nous noterons également le fait que l’apprentissage de ces chants représente pour les chœurs un investissement limité en nombre de séance à lui consacrer, dépendant bien sûr de l’expérience de chaque chœur, mais pouvant être évalué sur une moyenne de 2 à 4 séances, lui laissant la possibilité de parcourir plusieurs autres pièces du répertoire sur l’échelle de son année de travail.

 

Le répertoire vocal contemporain :

 

Souvent considéré comme nécessitant une technicité de l’ordre de l’excellence, les pièces sont la plupart du temps assez longues, s’appuyant sur un instrumentarium particulier. Les pièces faisant exception à cette règle (a capella et plutôt courtes) restent malgré tout inaccessibles pour la grande majorité des choeurs, exception faite de certaines pièces comme « papaïné » de Ligeti, des chansons de Poulenc et de Debussy (et quelques autres, mais restant malgré tout dans la règle de l’exception). Ces dernières viennent illustrer à merveille notre propos, étant à notre époque relativement fréquentes dans le répertoire choral amateur. Ces chansons reprennent la caractéristique de composition syllabique, s’appuyant sur la prosodie du texte comme dans le répertoire Renaissance. Elles restent également proches des catégories poétiques utilisées à la Renaissance, d’une part la poésie humoristique pour Ligeti, et d’autre part la poésie raffinée et sentimentale des textes anciens pour Debussy et la poésie mélancolique et expressive d’Eluard pour Poulenc.

Une différence notable toutefois les différencie des caractéristiques des chants Renaissance : le nombre de séances nécessaires à leur apprentissage sera supérieur, se situant plutôt dans une moyenne de 4 à 8 séances de travail, ce qui grève davantage le nombre de séances du chœur à consacrer au reste du répertoire sur l’année. (on compte environ 30 à 35 séances annuelles pour un chœur répétant chaque semaine, en dehors des vacances scolaires).

 

Un défi lancé aux compositeurs :

 

Intégrer l’expérience du répertoire Renaissance dans le répertoire Contemporain.

 

Le cahier des charges :

- pièces courtes, a capella

- chaque pièce sera montée sur environ 3 séances de répétition chœur.

- Les formes poétiques sectionnées : la poésie ancienne sur les thèmes d’humour, de légèreté ou d’expressivité, ainsi que la poésie contemporaine, particulièrement adaptée à notre propos car souvent marquée par sa prédilection de la force du mot sur l’image esthétique globale.

- Les principes de composition utilisés : des principes contemporains se démarquant du répertoire chansons, dont les choix systémiques peuvent néanmoins être perçus et repérés rapidement par les choristes, flirtant avec les frontières du monde musical contemporain.

- Un principe musical pilier : composition syllabique fortement inspirée de la prosodie du texte.

Mais nous resterons bien conscients du fait que les principes concernant la création existent aussi pour être dépassés ou remis en cause.

Le cahier des charges sera redéfini et précisé chaque année par un collectif musical

composé de l’ensemble des chefs de chœur ayant participé à la rencontre annuelle,

forts de l’expérience collective.

 

Ça se passe où ?

 

Le lieu d’accueil des rencontres sera mobile d’une année sur l’autre afin de faciliter la participation d’un nombre toujours grandissant de choeurs. La ville d’accueil prendra à sa charge le prêt du lieu d’accueil, le matériel technique (son et lumière), les techniciens, un buffet-repas pour l’ensemble des choristes participants et toute la communication relative à l’événement.

Pour 2011, la mairie des 13è et 14è arrondissements de Marseille nous propose un espace extérieur encore à déterminer (car elle ne possède pas à sa disposition de salle pouvant accueillir environ 500 personnes).

Lieux envisagés pour les prochaines années :

Septêmes-Les-Vallons, Aubagne, Toulon, Arles. (les contacts seront pris à la rentrée

scolaire 2010).

 

Avec qui ?

 

La pérennisation de cette action donnera naissance, par la thésaurisation des commandes musicales, à un pôle rayonnant et vivant de diffusion d’un patrimoine musical contemporain destiné aux pratiques vocales amateurs. Ce pôle ressource, unique en France, partant d’un rayonnement régional, pourra étendre sa diffusion à l’ensemble du territoire national, également à l’étranger. Il aura vocation à s’adresser à l’ensemble des chœurs amateurs en suscitant leur intérêt pour ce répertoire, en ayant soin de ne laisser aucun groupe de côté pour critère de niveau insuffisant.

 

Avec quels partenaires ?

 

Les compositeurs :

Éléonore Bovon

Nadine Estève

Stephan Nicolay

Alessandra Lupidi

Bernard Cavanna

Richard Dubelski

Didier Louis

JC Marti

Marianne Suner

 

Les choeurs :

- Les Indéchiffrables (Marseille, direction Brigitte Cirla et Brigitte Fabre)

- Le choeur des Gens (Marseille, direction Pierre Prouvèze)

- Les Vallonnées (Marseille, direction Brigitte Fabre)

- La belle équipe (Marseille, direction Brigitte Cirla)

- Hymnis (Marseille, direction Bénédicte Perera)

- La sardine vagabonde (Marseille, direction Marie Prost)

- La fanfare à mains nues (Montpellier, direction Farida Bordas)

- ensemble vocal Urmas

-Choeur Accord, direction Estelle Uriot (Manosque)

 

Cette liste de partenaires, base de contacts pour lancer une dynamique fortement propagatrice, n’est établie que pour devenir rapidement caduque, l’esprit de ces rencontres résidant principalement dans la volonté d’étendre leur rayonnement en plaçant les initiateurs en position de vecteur de l’outil (les rencontres) au service de l’éclosion d’un nouveau répertoire.

 

Comment ça marche ?

 

Commandes aux compositeurs (en septembre) : chaque compositeur travaille sur deux pièces courtes « renaissance du XXIème siècle » respectant le cahier des charges.

Une journée de travail des pièces entre chefs de choeurs (en décembre) : Les chefs de choeurs travaillent sur l’ensemble des pièces reçues : déchiffrage, interprétation, évaluation du degré de difficulté. Les chefs de choeur choisissent ensuite une ou deux oeuvres parmi la totalité des pièces parcourues, adaptées à leurs choeurs respectifs et s’engagent à faire travailler ces oeuvres à l’ensemble de leurs choristes.

Une soirée de suivi d’avancée du travail par chœur sur le lieu de répétition de chaque chœur. Marianne Suner (le vivier) et Brigitte Cirla (voix polyphoniques) se répartiront en 2011 les visites dans les différents chœurs. Les rencontres auront également pour objectif d’associer chaque année un ou deux chefs de chœur supplémentaires au collectif chargé du suivi et des rencontres de formation entre chefs de chœurs.

Les chœurs seront rassemblés sur le temps de cette journée festive (1/2 journée en 2011 et 20112, une journée complète en 2013) avec le temps fort sur la soirée avec une programmation publique. Ces rencontres adapteront leur forme chaque année à l’espace proposé et aux spécificités de la ville accueillante.

Ces soirées festives devront pouvoir accueillir au moins 400 personnes en 2011, 600 en 2012 et 1000 en 2013.

 

Pour qui ?

 

Pour tous les choeurs en recherche d’un répertoire nouveau et original, quel que soit l’expérience vocale et musicale des choristes, quel que soit le parcours du chef de chœur. La diversité des pratiques des choeurs ne doit pas représenter une

contrainte à poser aux compositeurs, mais au contraire un atout pour susciter chez

eux des formes d’expression multiples.

Nous partons en croisade contre le mythe romantique du créateur isolé et

incompris par son époque ! La bastille du contemporain élitiste ne résistera plus longtemps ! Hardi, les chœurs !

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